Apple Intelligence ne contestera pas le gouvernement en Chine
- 👨 Alban Martin
- Il y a 3 heures
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Un test de 2000 questions sensibles
Les autorités du cyberespace imposent à tous les chatbots publics un test obligatoire avant lancement. Les entreprises doivent soumettre leurs modèles à au moins 2 000 questions conçues pour déclencher des réponses sur des thèmes sensibles, tels que la subversion du pouvoir étatique, la discrimination ethnique ou des événements historiques tabous. L'IA doit refuser de répondre de manière substantive à au moins 95 % de ces prompts. Ces batteries de questions doivent être renouvelées mensuellement pour s'adapter aux évolutions des sensibilités politiques.
Ce processus complexe a donné naissance à une industrie de consultants spécialisés, aidant les firmes d'IA à réussir ces évaluations idéologiques, comparables à une préparation intensive pour des examens cruciaux.
Ce cadre s'inscrit dans le « Great Firewall » chinois, qui bloque les plateformes étrangères comme Google, Facebook, X (ex-Twitter) et Wikipedia, tout en imposant des restrictions aux services locaux comme Baidu. Les outils d'IA, capables de synthétiser des informations comme des moteurs de recherche avancés, représentent un risque similaire, d'où l'obligation de partenariats locaux et de modèles approuvés.
Pour Apple Intelligence, qui s'appuie mondialement sur ChatGPT d'OpenAI et bientôt Gemini de Google, la version chinoise repose sur des collaborations avec des géants domestiques. Apple s'associe principalement à Alibaba (utilisant ses modèles Qwen optimisés pour ses appareils) pour la censure et la conformité, et potentiellement à Baidu pour des fonctionnalités comme l'intelligence visuelle. Ces modèles locaux intègrent des garde-fous de censure, limités aux appareils vendus en Chine continentale.
Vous l'aurez compris, Apple n'a pas d'autre choix que de transiger sur ses principes de confidentialité et de liberté d'expression pour accéder à ce marché colossal, où elle fabrique et vend ses produits malgré les préoccupations du monde occidental. Alors que Pékin promeut l'innovation en IA tout en priorisant la stabilité politique, les firmes tech étrangères jonglent entre opportunités et compromis.