Une analyse montre l'ampleur des AirTags dans le harcèlement
- 👨 Julien Russo
- Il y a 3 ans (Màj il y a 3 ans)
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Une analyse accablante pour le traqueur d'objet d'Apple
Après avoir lancé les AirTags, Apple ne s'attendait pas à un tel abus avec ce nouveau produit, suite aux différentes remontées des enquêtes policières, l'entreprise a été obligée d'ajouter une procédure anti-harcèlement beaucoup plus stricte.
Malheureusement, d'après une analyse qui regroupe 150 rapports de police, ce serait toujours loin d'être suffisant pour dissuader les propriétaires d'AirTag de suivre une personne sans son consentement.
Le rapport nous vient du média américain Motherboard, celui-ci a récupéré un grand nombre de dossiers qui répertorient des enquêtes policières impliquant des AirTags. Pour prendre en compte l'avant et l'après-modification de la nouvelle procédure anti-harcèlement d'Apple, Motherboard a choisi des dossiers qui datent de plusieurs semaines jusqu'à 8 mois.
La première chose saisissante, c'est la ressemblance entre toutes les affaires. Après avoir regardé attentivement plusieurs enquêtes, on remarque rapidement que le refrain est quasiment toujours le même : un homme glisse un AirTag dans le sac de sa femme, dans sa voiture... Et s'en sert pour la suivre afin de savoir précisément où elle se trouve.
Cette technique illégale peut servir pour connaître sa nouvelle adresse après une séparation ou un divorce, pour savoir si elle fréquente un autre homme, pour connaître son heure de départ du travail... Les raisons sont nombreuses et sont parfois surprenantes.
La plupart des cas concernaient des ex en colère ; une femme a appelé pour signaler que son ex lui avait coupé ses pneus et avait laissé un AirTag dans la voiture pour la surveiller. Une femme dans un autre rapport de police a déclaré qu'elle avait trouvé des AirTags attachés à sa voiture à plusieurs reprises, et qu'elle savait que c'était son ex, qui avait un passé d'agression. Elle a dit qu'elle savait que c'était lui parce qu'il se présentait chez elle en même temps qu'elle.
Les procédures anti-harcèlement d'Apple sont-elles inefficaces ?
Selon Eva Galperin, directrice de la cybersécurité de l'Electronic Frontier Foundation, on ne peut pas dire que les efforts d'Apple autour de ce problème n'ont pas apporté de résultat. Galperin explique que s'il y a autant de plaintes qui ont été déposées, c'est que les procédures anti-harcèlement d'Apple ont fonctionné puisqu'elles ont permis à la victime de trouver l'AirTag qui la suivait. Cela a pu se faire via le "bip" sonore ou via la notification qui apparait sur iOS ou grâce à l'application d'Apple sur Android.
Selon Eva Galperin, l'AirTag peut même aider une femme à prouver le harcèlement que peut lui faire subir son ex-compagnon :
Donc, oui, nous avons compris dès le début que cela allait être un problème majeur. Mais je pense qu'une partie de cela se reflète simplement dans le fait que le harcèlement est un problème majeur. Et le fait de déclencher l'alerte AirTag est en fait quelque chose qu'une personne peut apporter à la police en tant que preuve solide, ce qu'elle n'a parfois pas autrement.
Selon plusieurs experts en cybersécurité, il ne faut pas voir les traqueurs d'objet (comme l'AirTag) comme étant une contrainte ou un danger, mais plutôt comme une évolution technologique avec laquelle il faut avancer.
Qu'on se rassure, Apple devrait continuer à améliorer ses alertes afin de permettre plus facilement de détecter un AirTag qui nous suit.