Attention à l'app Temu, moins chère que Shein, AliExpress, Amazon, etc

Vous n'avez pas encore entendu parler de Temu, l'application shopping la plus téléchargée en France qui fait de l'ombre à des concurrents tels que Shein, Alibaba, Amazon et autre plateforme de e-commerce ? Et bien voici tout ce qu'il faut savoir si ce nouveau monstre de la consommation qui allie prix canon et pratiques douteuses.

Temu explose les compteurs en France

Temu, du groupe chinois Pinduoduo, a fait une entrée fracassante sur le marché français en avril dernier, se hissant rapidement au sommet des applications gratuites les plus téléchargées du pays. Avec son slogan pompeux « Shop like a billionaire » (« Achetez comme un milliardaire »), elle surpasse désormais des géants du secteur comme Shein (classée 3e sur l'App Store) et Amazon (6e). Cette application mobile propose une variété impressionnante de produits, allant des vêtements aux instruments de musique, en passant par les produits électroniques et les accessoires pour animaux, le tout à des prix défiant toute concurrence. Pour vous donner une petite idée des tarifs agressifs pratiqués, il est possible de trouver un haut pour femmes à 1,97 euro, une robe à 2,48 euros et un lot de boucles d'oreilles à 37 centimes. N'imaginez pas avoir en retour la qualité des produits de LVMH.

Ces tarifs attractifs ont rapidement gagné le coeur des Français, comme en témoignent les 9,5 millions d'utilisateurs en juin, dixit Médiamétrie. Un score incroyable en moins de trois mois de présence sur le territoire. L'ampleur de son succès va bien au-delà, puisque Temu s'est même permis de s'offrir un spot publicitaire lors du SuperBowl 2023 pour la modique somme de 7 millions de dollars.

Un marketing "innovant"

Le marketing de Temu est indéniablement travaillé, pour ne pas dire limite. Des influenceurs, tels que Lisa, vantent la diversité des produits et les frais de port raisonnables (ils sont souvent gratuits). Le flot constant de notifications et l'apparition de jeux en ligne destinés à offrir des récompenses incitent fortement à l'achat. Tout est conçu pour stimuler la (sur)consommation. Pour devenir encore plus attractive, la société chinoise utilise l'intelligence artificielle et l'étude des données.

Les considérations environnementales passent clairement au second plan, et on se pose même la question d'une autorisation pour ce genre de plateforme. Alors qu'Amazon est désormais obligé de facturer des frais de port pour les livres et d'avoir des entrepôts en France, Temu vend des produits à des prix dérisoires, sans aucune éthique.

La copie comme modèle

En effet, cette ascension fulgurante cache une grande part d'ombre. Comme chez Shein, les contrefaçons abondent sur Temu. On y retrouve par exemple une grande partie des collections précédentes de chez Zara (elle-même autrefois attaquée pour ses "inspirations" auprès des marques de luxe françaises et italiennes). Mais aucun problème pour Temu, le "business model" intègre les coûts éventuels de justice. De toute façon, il savent que les jeunes marques n'iront probablement pas les poursuivre devant les tribunaux.

Des conditions de travail douteuses

La marque chinoise est également pointée du doigt pour les conditions de travail de ses ouvriers. Un rapport du comité spécial de la Chambre des représentants des États-Unis sur le parti communiste chinois accusait Temu, au mois de juin, d'avoir contourné les sanctions prévues par la loi américaine sur la prévention du travail forcé des Ouïghours.

Un site frauduleux pour certains

Autre point faible qui peut décourager les clients, Temu est parfois considéré comme frauduleux par les banques, car de nombreuses transactions avec des cartes volées ont été recensées ces dernières semaines. De quoi refroidir la majorité.

Accusée d'espionnage

Par ailleurs, des allégations d'espionnage ont été soulevées, suscitant la méfiance de certains utilisateurs. Selon une enquête de CNN, le groupe Pinduoduo (détenteur de Temu) avait pu récupérer des données dans des smartphones Android sans le consentement des clients. La société aurait glané des contacts, calendriers, notifications et albums photos. De son côté, la société américaine d’analyses Grizzly Research indiquait que Temu pouvait détenir un logiciel espion «intelligemment caché, qui constitue une menace de sécurité urgente». Elle expliquait que le logiciel volait des données et les envoyait sur des serveurs chinois.

Le RGPD en rampart

Toutefois, face à ces inquiétudes, des experts tels que Monica Grosso, directrice du département marketing de l'EM Lyon Business School, rappellent au micro de France Info que la législation RGPD française et européenne veille à ce que les conditions générales de Temu soient en accord avec le droit local, dissipant ainsi certaines craintes d'espionnage.

La répression des fraudes sur le coup

Aujourd'hui, Temu est sous l'oeil vigilant de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) concernant la qualité de ses produits. L'application Wish en avait fait les frais en 2021. Mais seuls l'éducation et la responsabilité individuelle permettra d'endiguer ces épi-phénomènes qui ruinent des sociétés, mettent des français au chômage et polluent la planète.

Télécharger l'app gratuite Temu : Achats et Mode en Ligne