Netflix, Disney et Apple attaquent encore le français Spliiit
- 👨 Nadim Lefebvre
- Hier à 13:49 (Màj hier à 15:43)
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Une médiation imposée avant le procès
Face à l'augmentation constante des prix des services de streaming, Spliiit séduit par sa simplicité : partager un compte Netflix Premium à 21,99€ entre quatre utilisateurs pour diviser la facture par autant. Mais cette pratique agace les plateformes américaines qui accusent le service français de parasitisme et de violation de leurs conditions générales d'utilisation.
Depuis 2021, l'Alliance for Creativity and Entertainment regroupe ces trois mastodontes dans une offensive juridique commune. Après un premier passage devant le tribunal judiciaire de Paris jugé trop complexe, notamment sur la définition floue du "foyer" dans les CGU, une nouvelle procédure a été engagée en avril 2024. Mais avant l'audience prévue fin 2025, la justice française a imposé une médiation entre les parties.
Spliiit joue la carte de la légitimité
Jonathan Lalinec, PDG de Spliiit, affiche sa confiance :
On va expliquer que ces acteurs ne pourront pas nous interdire de référencer les offres, car on est totalement dans les clous aujourd'hui.
L'entrepreneur souligne d'ailleurs que Netflix et Disney ont eux-mêmes évolué, proposant désormais des formules "d'abonnés supplémentaires" sans utiliser le terme restrictif de "foyer".
L'argument économique de Spliiit interpelle : l'entreprise revendique un taux de résiliation six fois inférieur à celui des abonnements directs, suggérant que ses utilisateurs découvrent et fidélisent des services qu'ils n'auraient jamais testés autrement. Avec 1,6 million d'utilisateurs européens dont un million de Français, la plateforme représente un marché non négligeable.
Cette bataille juridique illustre parfaitement les tensions autour des nouveaux modèles économiques numériques. Apple, qui mise fortement sur ses services avec Apple One et Apple TV+, ne peut laisser passer ce qu'elle considère comme une exploitation de ses offres familiales. La médiation à venir déterminera si l'innovation française trouvera sa place face aux géants californiens.
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