Pornhub pousse Apple à intégrer la vérification d'âge dans iOS

Aylo, la société qui détient Pornhub et plusieurs autres plateformes pour adultes, vient d'adresser un message clair à Apple, Google et Microsoft : la vérification d'âge devrait se faire au niveau des appareils, pas site par site. Cette demande intervient alors que les nouvelles réglementations sur la protection des mineurs ont transformé le paysage du contenu en ligne.

Une chute de trafic spectaculaire

L'impact des lois de vérification d'identité sur le secteur est massif. Pornhub a perdu 80% de son audience en Louisiane après s'être conformé à la législation locale, un scénario qui s'est répété au Royaume-Uni suite à l'Online Safety Act. En France, le recul atteint 28%. Ces chiffres illustrent le rejet des utilisateurs face aux systèmes actuels qui exigent de téléverser une pièce d'identité ou de passer par des services tiers pour accéder au contenu.

L'entreprise pointe un problème central : plutôt que de protéger efficacement les mineurs, ces lois les poussent vers des sites qui n'appliquent aucune régulation. Des études de l'université de New York et du Phoenix Center confirment cette dérive, les internautes utilisant massivement des VPN ou se tournant vers des plateformes étrangères hébergeant du contenu illégal et non contrôlé.

La proposition d'Aylo et les réponses des géants

La solution défendue par Aylo repose sur une authentification unique au niveau de l'iPhone, de l'iPad ou du Mac. Une fois l'âge vérifié sur l'appareil, cette information pourrait être partagée via une API avec les sites concernés. L'entreprise s'appuie notamment sur la loi californienne AB 1043, qui exige des boutiques d'applications qu'elles vérifient l'âge avant le téléchargement.

La réaction d'Apple reste prudente. La marque renvoie vers ses outils existants : filtres de contenu web actifs par défaut pour les moins de 18 ans et comptes enfants obligatoires pour les moins de 13 ans avec restrictions d'applications intégrées dès le départ. Mais la firme de Cupertino n'a aucun moyen d'imposer l'intégration d'une API à l'ensemble des sites web.

Google se montre plus direct, rappelant qu'il interdit les applications pour adultes sur le Play Store et soulignant que "certains services à haut risque comme Aylo devront toujours investir dans des outils spécifiques pour respecter leurs obligations légales".

Un débat qui dépasse largement le secteur adulte

Cette bataille autour de la vérification d'âge concerne désormais bien plus que l'industrie pornographique. Le jeu vidéo, les réseaux sociaux et même les applications de rencontre sont touchés. L'Australie va ainsi bannir les moins de 16 ans de Facebook, Instagram et Threads dès décembre, et Roblox va bientôt contrôler l'âge du joueur par IA. La question de fond reste entière : comment protéger réellement les mineurs sans créer un système de surveillance généralisée ni pousser les utilisateurs vers des contenus encore moins régulés ?

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