La dictature des applications mobiles selon Apple
- 👨 La Rédaction
- Il y a 12 ans (Màj il y a 12 ans)
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Tout le monde le sait, Apple aime avoir un oeil (parfois assez critique) sur les applications qui sont disponibles sur son Store. Depuis la création de l'App Store, les temps de validation d'une application ont varié de façon exponentielle.
Le temps moyen s'est relativement amélioré depuis les débuts de l'App Store. De deux semaines au départ, il faut maintenant en moyenne une semaine pour faire valider une application. Ce processus inévitable pour tout développeur d'applications sur iOS a ses partisans et ses détracteurs. Et quelque part, il est difficile de trancher : d'un côté, un système ouvert tel que le propose le Google Play Store permet de publier une application en une heure. Cependant, ce système a pour conséquence de laisser passer des applications de piètre qualité, voir contenant parfois des virus. D'un autre côté, le système d'Apple est très lent et peut parfois être frustrant, car on ne peut jamais être sûr qu'Apple validera l'application. En revanche, il permet tout de même d'assurer un niveau de qualité minimum des applications disponibles. On ne rentrera pas ici dans la polémique des applications coussin péteur et autres joyeusetés.
Il y a cependant quelque chose d'assez dérangeant, et qui tend à comparer le processus de validation d'Apple à une dictature : l'opacité des raisons qui anime parfois ses choix.
Dans la plupart des cas, tout se passe bien et Apple valide les applications dans des délais convenables. Cependant, il y a des cas où Apple rechigne à valider les applications, pour des raisons que l'on peut parfois trouver à la limite du raisonnable... Nous les avons classées pour vous en plusieurs catégories.
1) Les petites raisons qui énervent
Il s'agit là des raisons qui ont un sens, mais qui semblent futiles : se faire refuser à cause d'une information de prix dans la description, d'une description en chinois inexistante (c'est du vécu) ou d'une mauvaise catégorisation de l'application, qui n'a pas changé depuis la première version mais qui avait probablement dû "passer au travers du filet". Lorsque les modifications à effectuer portent sur les "meta-data" (entendez par là tout ce qui ne touche pas à l'application : description, photos...), la nouvelle validation peut intervenir assez rapidement, en quelques jours. Au début de l'App Store, il fallait refaire la queue et perdre à nouveau deux semaines.
2) Les raisons acceptables
Apple teste vraiment les applications, et c'est une bonne chose. On notera ici toutes les catégories de crash, fonctionnalités boguées et autres bizarreries techniques. C'est quelque part normal de fournir une application de qualité et qui fait ce qu'elle dit, on ne peut donc pas reprocher cela à Apple.
3) Les raisons subjectives
L'utilisation d'un bouton de telle ou telle façon, le look & feel d'une page d'accueil... Eh oui, Apple peut aussi refuser une application pour ça ! Nous avons recueilli le témoignage d'un développeur qui s'était vu refuser son application car la page d'accueil "ressemblait trop au dashboard", alors que les icônes avaient pourtant un design bien à elles, original et pertinent. Seule la forme ressemblait à celle de l'écran d'accueil... Cela ne sera pas sans rappeler les récentes altercations entre Samsung et Apple au sujet des brevets du "rectangle aux coins arrondis".
4) Les raisons injustes
Apple se permet parfois de refuser des applications en indiquant que l'application ne rend pas un service assez intéressant. Là, on se rapproche un peu de la dictature puisque le message envoyé est que le secteur concerné est, d'après Apple, déjà bien rempli d'applications. C'est comme si l'Etat français décidait d'empêcher des entreprises de s'implanter dans sur un certain marché... Bien sûr on pourra prendre le contre-exemple de l'ARCEP, qui limite le nombre d'opérateurs téléphoniques, mais les raisons sont aussi dans ce cas-là physiques, puisque les bandes de fréquence ne sont pas extensibles à l'infini. Apple se permet donc de décider lorsqu'une catégorie est trop remplie, et c'est d'ailleurs le cas d'un autre développeur que nous avons eu l'occasion d'interviewer.
5) Les raisons dictatoriales
Enfin, la dernière catégorie est la pire. Celle qui rappelle que quelque part, Apple peut, si elle le décide, bloquer la publication d'une application sur son bon vouloir. Quelque part, un droit de véto sur l'un des deux principaux Stores d'applications au monde. Et les exemples sont nombreux. Certains développeurs ont vu leur application bloquée sans raison pendant des mois, pour finalement recevoir un appel d'Apple indiquant que cela ne serait pas possible pour telle ou telle raison. Et on remarquera bien que dans ces cas-là, Apple n'écrit pas ces raisons en général honteuses, elle les annonce simplement par téléphone, sans laisser de trace. Nous avons plusieurs exemples à vous donner : une application qui se rapproche trop de celles de l'iPhone (comme Viber), ou encore une application qui parle d'Android ou débridage... Et dans ce cas-là, on ne peut s'empêcher de comparer Apple à une dictature qui fait ce qu'elle veut.
En conclusion, Apple reste un acteur incontournable du mobile. Cependant, de plus en plus, la grogne des développeurs monte et un bon nombre d'entre eux décide de passer sur Android, un système ouvert qui permet de publier des applications en moins d'une heure. Android a par ailleurs dépassé Apple en termes de couverture de la population. Les applications restent ce qui fait la valeur des terminaux mobiles, et bon nombre d'exemples le montre. Windows Phone a du mal à décoller en partie à cause du manque d'applications dédiées. De même, l'iPad reste la référence des tablettes car la plupart des applications Android ne sont pas optimisées pour ces nouveaux supports. Il ne tient qu'à Apple d'assouplir sa politique de validation et de contrôle, sous peine de se retrouver bientôt sans carburant...
Et vous, avez-vous eu des expériences décevantes de validation de vos applications mobiles ? Racontez-les nous dans les commentaires ! Les meilleures feront l'objet d'un article ultérieur.