Ovia : l'application qui fait scandale aux Etats-Unis
- Guillaume Gabriel
- Il y a 6 ans
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Encore un scandale dans le monde des applications, et ce coup-ci, c'est aux États-Unis qui ça se déroule. Une petite start-up du nom d'Ovia (App, iPhone, v4.2.0, 127 Mo, iOS 10.0, Ovuline, Inc.) a été lancée en 2012 avec un but : aider les femmes à mieux gérer leur santé, les aider à tomber enceintes et détecter des problèmes durant cette période.
Seulement, après des millions d'utilisatrices, le service a commencé à intéresser les entreprises qui, une fois les données en main, s'en servent pour économiser de l'argent et pour les plannings.
Ovia Health vend les données des femmes aux entreprises
Si vous êtes une femme et que vous souhaitez vous inscrire à l'application Ovia, il vous faudra donner un bon nombre d'informations : sommeil de la personne, humeur, poids, régime alimentaire, rapports sexuels, etc... Ce suivi permet de déceler des naissances prématurées ou encore des dépressions post-partum.
Une fois la naissance du bébé, il faut également rentrer son nom, son poids, le sexe, le temps de travail, la méthode d'accouchement... Une vraie mine d'or pour les publicitaires, et donc les entreprises : Ovia Health ne s'est pas fait prier pour vendre ces données, avec des centaines de contrats avec des sociétés.
Ces sociétés s'en servent pour économiser de l'argent, comme par exemple chez Activision Blizzard qui a ainsi économisé à peu près de 1 200 dollars par salarié en frais médicaux annuels. Une initiative qui ne semble pas choquer Diana Diller, employée de la firme :
Peut-être que je suis naïve, mais j’ai vu cela comme un renforcement positif: mes employeurs essaient de m’aider à prendre soin de moi.
En revanche, ce n'est pas le même son de cloche pour d'autres femmes, qui trouvent cette intrusion immorale. C'est le cas pour Paula M. Castaño, obstétricienne gynécologue et professeure agrégée à l’Université de Columbia :
En tant que chercheuse clinicienne, je peux voir l’intérêt d’analyser de grands ensembles de données, mais on constate un manque d’applicabilité clinique générale.
Pour cause, leurs "variables qui affectent le temps passé au travail et l’utilisation de l’assurance" et des données qui s'orientent clairement vers l'employeur, et non sur la recherche.
Les entreprises, elles, se justifient sur les économies donc, mais également sur le travail : en cherchant à tomber enceinte, on y pense souvent et on constate une moyenne de 33 heures de productivité en moins.
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