General Magic : l'iPhone inventé 20 ans avant par Marc Porat
- 👨 Medhi Naitmazi
- Il y a 5 ans
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La bande-annonce du documentaire General Magic :
Une révolution trop en avance sur son temps
En effet, la révolution des écrans tactiles, des apps et de l'Internet connecté en permanence était déjà inscrite dans les notes de Marc, alors que les PC étaient réservés à l'élite et que les téléphones portables étaient encore très rares.
Celui à qui l'on doit cette vision s'appelle Marc Porat, et outre l'iPhone, il avait prévu un site pour échanger ses photos appelé Facebase. Cela ne s'invente pas !
En 1988, il rejoint Apple. Avec son doctorat obtenu à Stanford, il est recruté par John Sculley qui avait remplacé Steve Jobs trois ans plus tôt, après que ce dernier ait lancé le Macintosh en 1984. Malgré le succès de départ de l'ordinateur, la firme avait fait débarquer son co-créateur pour démocratiser l'informatique. Il y avait alors des noms comme Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, Andy Rubin, Joanna Hoffman ou bien encore Susan Kare. Tous avaient travaillé sur le Mac. Parmi eux, on trouvait les fondateurs à venir de eBay, Android, LinkedIn ou Nest, et la plupart des autres ingénieurs travaillent aujourd'hui chez Google, Facebook, Samsung et bien sûr Apple.
Pour en revenir à Marc Porat, il veut créer « the next big thing » en proposant le « Pocket cristal » à John Sculley :
Un minuscule ordinateur, un téléphone, un objet très personnel. Il doit être beau. […] Il doit offrir la satisfaction tactile d’un coquillage, le ravissement d’un cristal. Une fois que vous l’utiliserez, vous ne pourrez plus vivre sans.
Pour y parvenir, il convainc John Sculley qu’il doit associer Apple pour le software, Sony pour le matériel et Motorola pour le réseau. En 1990, Apple lance alors à Mountain View la société General Magic, dirigée par Marc Porat, l’homme revenu du futur, Andy Hertzfeld et Bill Atkinson, les deux ingénieurs stars d’Apple, et Andy Rubin, également en provenance d’Apple, surnommé « Android » par ses collègues pour son amour inconditionnel des robots. Mais ce n'est pas tout, Tony Fadell, qu'on retrouve encore aujourd’hui chez Apple, rejoint l'aventure.
En effet, la plupart des anciens du projet Macintosh sont là. Il y a notamment la directrice du marketing Joanna Hoffman, l'une des premières recrues de la firme de Cupertino, Megan Smith, diplômée du MIT, Susan Kare, graphiste qui a travaillé sur l'interface du Mac, ou encore Kevin Lynch, programmeur virtuose, qui pensera par la suite l’Apple Watch.
Mais l'aventure n'a pas été facile, même pour les employés de General Magic qui se surnommaient eux-mêmes « les magiciens ». Les défis étaient (trop) nombreux. Il fallait créer un ordinateur miniature, portable, qui consommait peu et qui pouvait être connecté à d'autres, le tout avec les moyens et les technologies de l’époque. Ils avaient même pensé à un App Store pour la partie applicative ou encore au port USB pour les transferts de données et la recharge.
Mais au final, le premier produit de General Magic sera loin des attentes de ses créateurs, et sans Internet. A la place, le géant américain des télécoms AT&T, partenaire de GM, va construire un réseau privé qui se montrera trop limité. Et Sony, à qui le Magic Link sera livré, se retrouva rapidement seul. Apple a quitté le navire avant la fin, la faute à des bugs trop nombreux, des processeurs trop lents et un tactile mal calibré. L'iPhone était hors de portée en 1993. Pourtant, le nippon lança le Magic Link en 1994 avec même un « Cloud » avant l'heure. De son côté, Apple lançait son PDA Newton. Deux échecs !
Si cela vous passionne autant que nous regardez donc le documentaire General Magic.
Cadeau, un croquis de l'iPhone de 1988 :