Le fournisseur d'écrans d'iPhone BOE soupçonné d'aider l'armée chinoise
- 👨 Nadim Lefebvre
- Il y a 5 heures
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Une enquête intégrée au budget de défense américain
Le projet de budget de défense américain pour 2026, d'un montant de 852 milliards de dollars, comporte désormais un amendement qui pourrait redessiner les relations entre Apple et l'un de ses principaux fournisseurs d'écrans. Cet amendement, adopté par la commission des services armés de la Chambre des représentants, demande au département de la Défense d'évaluer si BOE devrait figurer sur la liste des entreprises soupçonnées d'aider l'armée chinoise.
L'argumentaire américain repose sur l'idée que Pékin subventionne massivement la production de technologies d'affichage ayant des applications militaires, créant ainsi une concurrence déloyale et une domination du marché mondial. Cette approche s'inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation des chaînes d'approvisionnement critiques pour la défense américaine.
Le calendrier prévu est précis : le secrétaire à la Défense devra fournir un briefing avant le 1er février 2026, à condition que le projet de loi soit adopté. Cette échéance coïncide avec la période où Apple finalise traditionnellement ses commandes pour les nouveaux iPhone de l'année suivante.
Les enjeux pour Apple et son écosystème de fournisseurs
Pour Apple, cette situation représente un défi stratégique majeur. BOE est devenu un acteur incontournable dans la fabrication des écrans d'iPhone, particulièrement après avoir surmonté les difficultés rencontrées en 2022 lorsque l'entreprise avait perdu des commandes pour avoir effectué des modifications non autorisées sur ses chaînes de production.
Depuis, BOE a considérablement renforcé sa position et développe actuellement ses capacités de production d'écrans OLED dans l'espoir de devenir un fournisseur encore plus important pour les futurs iPhone. Cette expansion s'inscrit dans la stratégie d'Apple de diversifier ses sources d'approvisionnement, traditionnellement dominées par les géants sud-coréens Samsung et LG Display.
Il faut noter qu'une inscription sur la liste des entreprises militaires chinoises n'entraînerait pas d'interdiction immédiate de commercer aux États-Unis. Cependant, elle bloquerait à terme toute participation aux contrats militaires américains et pourrait servir de base à de futures restrictions commerciales. Cette épée de Damoclès plane désormais au-dessus d'une relation commerciale qui représente des milliards de dollars d'enjeux.
L'ironie de la situation réside dans le fait que l'industrie technologique américaine reste profondément interconnectée avec ses homologues chinois, malgré les tensions géopolitiques croissantes. Même le Pentagone continue de demander des dérogations pour utiliser des technologies chinoises dans certains cas, illustrant la complexité de cette interdépendance économique dans un contexte de rivalité stratégique.
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