DMA : L'Union Européenne va forcer Apple, Google, Meta et autres à changer (màj: réponse)
- 👨 Alexandre Godard
- Il y a 3 ans (Màj il y a 3 ans)
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L'Europe a terminé de rédiger son plan de défense sur le numérique
On le sait, après des années de laxisme, l'Union Européenne souhaite durcir le ton sur le plan numérique et technologique. Avec des entreprises désormais plus puissantes et surtout plus riches que certains pays, il devient de plus en plus difficile d'imposer des conditions.
C'est pour cette raison qu'est née la loi DMA. À l'intérieur de cette arme législative, on retrouve un ensemble de règles qui concernent les marchés numériques sur notre territoire. Avec cette initiative, l'Europe veut protéger les utilisateurs.
Si celle-ci venait à être validée, les principales applications de messagerie comme iMessage d'Apple ou encore WhatsApp et Messenger du groupe Meta devraient procéder à quelques changements sous peine de se voir infliger des amendes bien plus importantes que ce qui existait jusque-là.
L'accord sur le Digital Markets Acts (DMA) étant rédigé à 100%, les membres actifs veulent maintenant que celui-ci soit rapidement mis en place et donc validé par les instances. Pour ce qui est des entreprises concernées, on évoque celles possédant plus de 45 millions d'utilisateurs actifs par mois ou encore 10 000 utilisateurs professionnels actifs par an en Europe. Apple est bien évidemment dans l'œil du cyclone et devra en conséquence gérer un problème supplémentaire après celui de l'App Store.
Il en va de même pour les plateformes "majeures" type Google, qui possèdent une capitalisation boursière supérieure à 75 milliards d'euros. Pour rappel, Apple était à 3000 milliards de capitalisation boursière il y a environ trois mois...
Au niveau des sanctions, le standard sera placé à 10% du chiffre d'affaires mondial de la société. En cas de récidive, la pénalité atteindra les 20%. Une fois de plus, l'objectif est d'avoir des sanctions financières à la hauteur des entreprises les plus puissantes pour qu'elles ne se sentent pas intouchables comme c'est le cas actuellement.
Pour revenir aux messageries, DMA veut les rendre interopérables. Autrement dit, il sera obligatoire qu'elles puissent toutes échanger entre elles. Que ce soit les messages écrits, les appels vidéo ou encore le transfert de fichiers, elles devront communiquer ensemble et ne pas restreindre la liberté des consommateurs. Il en va de même pour les réseaux sociaux. Une belle initiative même si l'on se demande encore si c'est réellement réalisable.
Voici la liste des principales nouvelles règles auxquelles les acteurs du marché numérique européen devront se plier :
- Une messagerie et des réseaux sociaux interopérables
- Un choix libre pour le navigateur internet par défaut et l'assistant vocal
- L'acceptation des boutiques d'applications "extérieures"
- Un système de paiement alternatif sur les boutiques d'applications
Il ne reste plus qu'à patienter, mais si tout se passe comme prévu, ce nouveau règlement devrait être applicable en début d'année prochaine, soit au printemps 2023. Comme vous pouvez le constater, avec son écosystème majoritairement fermé, Apple ne devrait pas tarder à contre-attaquer, même si pour le coup, pas sûr que cela serve à quelque chose.
Attention, si l'idée dans sa globalité est louable et qu'il semble que tout le monde s'accorde à la valider, la mise en place restera quoi qu'il arrive très complexe. Les géants du numérique comme Apple, Google, Microsoft savent s'y prendre lorsqu'il s'agit de contourner le règlement de manière habile. Il faudra suivre tout cela de près dans les mois et années à venir, peut-être dès iOS 16 du côté de Cupertino.
Apple préoccupée par la DMA
Mise à jour de 12h : Apple a réagi à l'arrivée imminente du Digital Markets Act (DMA) en Europe et, sans surprise, cela ne lui plaît pas. Son axe de défense concerne encore une fois la sécurité :
Certaines dispositions [qui] créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d’autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup.