Sondage : l'iPad doit-il devenir un Mac en fusionnant iPadOS et macOS ?

Avec le Mac, l'iPad est l'appareil qui a connu le plus de transformations depuis 2020. D'abord l'arrivée des puces Apple Silicon, puis le renouvellement des gammes avec des écrans toujours meilleurs, toujours plus grands, et des performances d'autant plus impressionnantes. Inexorablement, l'iPad s'est rapproché du Mac dans le hardware mais n'a jamais égalé ses usages. Analyse d'une politique délicate à mener pour Apple.

L'éternelle ambivalence Mac/iPad

Qu'on se le dise, l'iPad est aujourd'hui un Mac qui ne dit pas son nom. Pensé initialement comme une extension de l'iPhone, la tablette d'Apple s'est progressivement muée en alternative au Mac. Cette affirmation prend tout son sens depuis l'arrivée de Sidecar — la fonctionnalité permettant d'utiliser un iPad comme écran secondaire du Mac.

Seulement, il y a un problème fondamental dans la façon dont Apple appréhende l'iPad aujourd'hui. Dans la mesure où la tablette partage désormais le même processeur que le Mac, il n'y a aucune raison technique à ce qu'elle soit dépourvue du Finder ou de téléchargements hors de l'App Store. Les dernières versions d'iPadOS 26 ont certes corrigé certaines limites liées au multitâche, à l'interface et aux fenêtres, mais l'expérience reste moins complète que sur macOS.

La proximité entre Mac et iPad est une question débattue depuis l'existence de la tablette. Apple s'est toujours évertuée à en faire des produits différents, bien que le hardware et la stratégie commerciale se soient considérablement rapprochés. L'entreprise a longtemps estimé que l'iPad était un produit d'entrée de gamme pour les familles ou les étudiants. Cette époque est révolue.

En 2021, à l'occasion de l'intégration de la puce M1 sur l'iPad Pro, une campagne marketing historique a vu le jour : « Votre prochain ordinateur n'est pas un ordinateur ». Le message était clair, l'iPad devait remplacer le Mac dans de nombreux usages. Pourtant, l'entreprise n'a pas fourni les outils logiciels nécessaires pour que cette transition s'opère.

Si certains créatifs sont effectivement passés à l'iPad — davantage grâce à l'Apple Pencil qu'à la montée en puissance —, la popularité du Mac ne cesse de croître. Quasiment aucun utilisateur professionnel régulier de Mac n'est passé à l'iPad. Plus cher avec les accessoires, moins polyvalent, moins bien refroidi… rien ne joue en sa faveur pour un usage intensif.

C'est une image de Mac ou d'iPad ?

Un hardware en avance sur le software

Depuis 2020, la division hardware d'Apple semble très en avance par rapport aux équipes chargées du développement des OS. Les puces M sont objectivement les meilleures du marché dans leur catégorie, et la concurrence peine à rattraper son retard. En revanche, le logiciel n'exploite pas pleinement ces performances exceptionnelles.

L'iPad Pro M4, lancé en mai 2024, illustre parfaitement cette problématique. Certaines configurations coûtaient autant qu'un MacBook Pro M3, poussant naturellement les utilisateurs à comparer les deux appareils. Le constat était troublant : cette tablette surpassait techniquement l'ordinateur portable d'Apple, tout en restant bridée par iPadOS.

Apple travaille actuellement sur une interface plus proche de macOS, avec des fonctionnalités qui exploitent mieux le clavier, le trackpad et une app Fichiers qui se rapproche enfin de Finder. Après tant d'années d'hésitations, la firme a pris sa décision : l'iPad va se rapprocher du Mac et non l'inverse. Le risque demeure de cannibaliser ses gammes avec des appareils trop similaires dans les usages.

Cette situation n'est pas inédite dans l'industrie technologique. Microsoft avait tenté sa propre approche avec la Surface, mi-ordinateur mi-tablette, mais sans grand succès — notamment à cause de l'inadaptation de Windows. L'expérience de Redmond a probablement influencé Apple dans sa stratégie de maintenir une distinction claire entre ses produits.

Une stratégie à clarifier d'urgence

L'avenir de l'iPad se trouve à un carrefour crucial. Apple doit trancher entre deux visions : maintenir la simplicité d'origine au risque de brider des machines surpuissantes, ou franchir le pas vers une expérience plus complexe mais plus complète.

Les signaux récents laissent penser que Cupertino privilégie la seconde option. L'arrivée progressive de fonctionnalités pro, le support amélioré des accessoires externes et l'évolution de l'interface avec iPadOS 26 pointent vers un iPad plus proche du Mac dans l'usage. Cette évolution semble inévitable face aux performances hardware actuelles.

Reste une question essentielle : Apple saura-t-elle préserver l'identité unique de l'iPad tout en le rendant plus capable ? Car si la tablette devient un Mac en moins bien, elle perdra sa raison d'être. Si elle devient un Mac différent mais équivalent, elle pourrait enfin justifier son positionnement tarifaire premium.

L'iPad de demain ne sera probablement ni un iPhone géant, ni un Mac à écran tactile, mais quelque chose de nouveau qui reste encore à inventer. Peut-être un appareil pliant ? Unique, et créant de nouveaux usages. Et c'est peut-être là tout le défi d'Apple : créer une troisième voie qui justifie l'existence de trois gammes d'appareils dans son écosystème.

3 réactions

SESEGuettax630 - iPhone

Ipad un truc un mac un autre. C’est mieu de comme meme separé les deux

23/08/2025 à 20h25

Stevenmtl - iPhone

Ça prendrait les deux dans l’iPad. Mais on sait qu’Apple voudra trouver un moyen de cumuler le tarif des deux pour un seul objet. Comme l’écran pliable ou autre chose

23/08/2025 à 18h47

Hugo - iPhone premium

Apple pourrait proposer le double boot : macOS et iPadOS !

23/08/2025 à 18h03

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