L’Italie frappe Apple d'une amende record pour le suivi ATT sur iPhone
- 👨 Alban Martin
- Hier à 23:15
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Forza Italia ?
Introduite avec iOS 14.5 en avril 2021, l'ATT oblige les applications tierces à afficher une demande de permission avant de suivre l'activité des utilisateurs sur d'autres apps et sites web pour la publicité ciblée. Si l'utilisateur choisit « Demander à l'app de ne pas suivre », l'app perd l'accès à l'identifiant publicitaire du terminal (IDFA).
L'AGCM a jugé que cette politique est disproportionnée et anticoncurrentielle, au détriment des développeurs d'apps et des annonceurs. Les principaux reproches incluent :
- Double demande de consentement : Les utilisateurs européens voient à la fois le prompt ATT d'Apple et des demandes GDPR distinctes des développeurs pour la même collecte de données. Cette redondance crée une friction inutile et surcharge les développeurs tiers.
- Imposition unilatérale : Apple impose des règles plus strictes aux concurrents qu'à ses propres apps, qui n'affichent pas de prompt ATT car Apple ne suit pas les utilisateurs sur les apps et sites tiers.
- Avantage potentiel pour Apple : La politique pourrait favoriser l'activité publicitaire d'Apple en limitant les capacités de suivi des concurrents.
L'AGCM reconnaît le droit d'Apple à renforcer la confidentialité des utilisateurs, mais estime qu'elle aurait pu atteindre le même niveau de protection avec des mesures moins restrictives pour la concurrence.
Dans un communiqué, Apple a annoncé qu'elle fera appel de la décision, défendant les bénéfices de l'ATT pour la vie privée et soulignant que cette fonctionnalité s'applique équitablement à tous les développeurs, y compris elle-même.
Cette amende s'inscrit dans une série de sanctions européennes : la France avait infligé 150 millions d'euros à Apple en mars 2025 pour des motifs similaires. Apple avait déjà averti que les pressions réglementaires (Italie, France, Allemagne, Pologne et Commission européenne) pourraient la contraindre à limiter ou supprimer l'ATT dans l'UE. L'enquête a été menée en coordination avec la Commission européenne et l'autorité italienne de protection des données.