Voici comment Huawei aide les développeurs à alimenter son AppGallery
- 👨 Alban Martin
- Il y a 5 ans
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Huawei : chronologie de la naissance d'un troisième écosystème mobile
Suite à la guerre commerciale entre américains et chinois, Huawei a enclenché un plan B qui avait été initié bien en amont. Depuis, différentes actions ont été menées, étape par étape.
D'abord, il y a eu l'annonce d'un système d'exploitation maison, HarmonyOS, qui est passé de l'état de menace encore en développement, à production en quelques mois avec un premier appareil qui se trouvait être une TV. Ensuite, le constructeur chinois a sorti ses nouveaux fleurons, les Mate 30 et Mate 30 Pro, sans les apps et services du géant Google, le tout tournant sous Android Open Source Project, la base du système d'exploitation qui est ensuite modifiée et distribuée par Google. Les smartphones haut de gamme proposait également une sortie uniquement asiatique au départ, puis ont été suivis par plusieurs nouveaux produits dépourvus des applications développées à Mountain View comme la MatePad Pro ou les Honor View 30.
Huawei prépare un App Store rempli d'applications pour 2020
Si ceci est le résultat de la perte de licence Google Android par Huawei, la firme semble vouloir en profiter pour s'affirmer et étoffer son influence sur le monde mobile. Mieux qu'un Samsung Store ou un Amazon App Store, l'App Gallery veut devenir une véritable plateforme incontournable. Pour cela, il faut absolument un immense catalogue d'applications de qualité. Huawei ne veut pas juste une copie des APK qu'on trouve sur le Play Store, mais des applicatifs en partie re-développés pour suivre des guidelines précises, aussi bien techniques que graphiques. Si le second aspect est pour le moment secondaire dans les discussions, la partie technique et technologique est au coeur des préoccupations.
Les évangélistes de Huawei qui rencontrent actuellement de nombreux développeurs français, et notamment parisiens, proposent un accompagnement aux équipes de développements avec un calendrier clair et assez court. Le but est bien de ne plus utiliser les SDK et services de Google au sein du code, tout en passant sur leurs équivalents chez Huawei. Ainsi, les services Play Store, Google Pay et autres Firebase sont bannis et doivent être mis de côté, ce qui oblige à redévelopper des pans entiers des apps existantes.
Plutôt que de "forcer" les développeurs (ou entreprises au sens large) qui possèdent un budget "mobile" déjà plombé par des doubles développements iOS / Android, Huawei utilise une approche similaire à celle de Microsoft à l'époque de Windows Mobile, en offrant de l'aide et des ressources techniques. Huawei ne va par contre pas jusqu'à développer les applications à la place des développeurs. En tout cas, pas pour le moment.
Voilà une carte de visite Huawei laissée à l'une de nos sources
Finalement, c'est la suite logique à une annonce faite six mois auparavant, date à laquelle Huawei s'engageait à fournir une assistance complète aux développeurs. A ce moment-là, Huawei se targuait déjà d'avoir 560 000 développeurs avec lui. Gageons que les efforts et frais engagés vont lui permettre d'avoir au moins autant d'applications très rapidement. Vous l'aurez compris, l’objectif est de lancer un troisième écosystème majeur en 2020, dixit les acteurs français de Huawei.
Un mal pour un bien, celui des utilisateurs car cela poussera forcément Google, mais aussi Apple, a toujours faire mieux pour conserver leurs places de leaders mobiles.